La nouvelle de la semaine contre laquelle mon bunker anti-médias s'est révélé totalement impuissant est le retour de Sarkozy en politique. Evidemment ? Je ne sais pas si cela est si évident. Il y a très certainement des choses bien plus intéressantes dans l'actualité, donc tues ou à peine évoquées par lémédias… "Le bon côté des choses, c'est que même le nouvel obs a sorti un bon numéro du coup
- euh, pardon Christelle ? le nouvel observateur ?! on parle bien du torchon de Daniel et Joffrin saturé de pubs pour les marques de luxe qui parvient miraculeusement à faire croire à mon père que le gouvernement PS est encore de gauche ?
- oui, je suis d'accord, c'est de la merde le nouvel obs. Mais là, je te promets : ils ont fait un numéro excellent !
- ah."
Depuis cette discussion, vous vous doutez bien que je me suis bien gardé d'aller juger sur pièce. Comme vous l'avez compris, le nouvel obs, ça touche à la famille. La blessure est donc profonde. Encore plus que celle de France Inter probablement. J'ai donc laissé le nouvel obs à sa place : aux toilettes, sur les étagères chez mes parents, au fond de la cuvette en ce qui me concerne. J'ai toujours vu le nouvel obs sur les étagères des toilettes de mes parents, aussi loin qu'il m'en souvienne. Peut-être même qu'au début il n'y avait pas de page de pub de luxe et que le gouvernement PS était encore de gauche, c'est dire si ça fait longtemps qu'ils sont abonnés. Je n'avais pas l'âge de lire le nouvel obs à l'époque. Je me souviens surtout de la super collec' de "sport auto" de mon père avec des photos de voitures de sport (et du catalogue des 3 suisses de ma mère avec des photos de lingerie, évidemment).
Et puis j'ai grandi. J'ai délaissé les Lamborghini (mon père aussi, d'ailleurs, il n'y a plus de sport-auto dans les toilettes depuis un moment ; je trouvais ça bien au début car passé 20 ou 25 ans j'ai fini par trouver ça beauf' ces bagnoles qui tournent en rond pour cramer du pétrole, mais finalement, je me demande si cette ruine écologique n'est pas préférable à l'entreprise de ruine idéologique de la gauche de Daniel et ses acolytes) et les soutien-gorge à balconnet aussi (on pouvait voir les tétons en vrai sur ce modèle, non ? je parie que ce n'est plus le cas aujourd'hui… Il y avait aussi les vibros dont la photo montrait qu'ils servaient à se masser le visage. Rah la bonne blague !) et j'ai attaqué la lecture du nouvel obs. J'en ai lu des tonnes. Des "téléphone rouge" que je trouvais audacieux (je n'avais pas encore découvert le "canard enchaîné"), des baromètres "en hausse"/"en baisse" avec des hommes du PS dans la première rubrique et des hommes du RPR dans la deuxième, et parfois même peut-être des femmes dans l'une ou l'autre, les petites annonces "méli-mélo" de gens s'auto-qualifiant de "couple BCBG" à la recherche du grand frisson avec une jeune femme de la moitié de leur âge, les annonces immobilières de grands bourgeois… et puis la rubrique "notre époque" qui n'a pas grand-chose à envier aux reportages du point ou de l'express, voire de détective parfois. Je ne crois pas me tromper en disant que c'est par là que le doute a commencé à s'immiscer relativement précocement. Par ce sentiment malsain mêlant voyeurisme et incrédulité, amenant peu à peu la question "à quoi ça me sert de lire ça?", puis ensuite l'autre grande question "à quoi ça leur sert de l'écrire?"…
Heureusement, il y avait les "lundis de Delfeil de Ton" et puis les chroniques de François Reynaert. Là, on se fendait franchement la poire. On a pu m'entendre glousser par la porte des toilettes quand je lisais Reynaert, je pense. Les "nanars" de François Forestier dans téléobs valaient le détour aussi. J'ai fini par délaisser tout le reste. La même histoire que France Inter avec Porte, Guillon, Morel et Aram en fait. Et puis au bout d'un moment, la pellicule de chocolat noir fin à l'extérieur ne fait plus oublier l'infâme mélasse volontairement trop sucrée à l'intérieur, destinée à vous transformer en mouton légumineux de cette société ultralibérale et bouffie dans laquelle le nouvel obs joue son rôle de miroir aux alouettes donnant l'illusion d'une alternance entre deux bords qui n'en forment plus qu'un. Alors j'ai arrêté de sucer la croute avant de recracher, j'ai tout balancé, à commencer par l'emballage putassier plein de couleurs du marronnier de la saison : prix de l'immobilier, franc-maçonnerie, les bons hôpitaux, les meilleurs écoles ou lycées, etcetera, dans un infini ballet de feuilles mortes qui dure depuis dix ans ou plus.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire